Le phénomène manga

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Le manga : même ceux qui ne connaissent pas et/ou ne s’intéressent pas à la culture japonaise ont au moins déjà entendu ce nom. Ce style de bande dessinée issu du Japon a en effet largement dépassé ses frontières et est un excellent exemple de la culture populaire japonaise d’aujourd’hui.

L’origine du manga remonte à une époque assez ancienne : le peintre Hokusai (1760-1849) célèbre pour ses nombreuses estampes de paysages est ainsi à l’origine du terme manga signifiant littéralement « image dérisoire » ou « dessin malhabile« . Mais c’est Osamu Tezuka le fondateur du petit robot Astro qui a fixé après la Seconde Guerre Mondiale le style et les codes graphiques typiques du manga actuel.

Techniquement parlant, le manga est caractérisé par un style graphique inspiré des story-boards du cinéma : codes graphiques pour exprimer le mouvement, la colère ou l’émotion (voire l’illustration ci-dessus ), cases brisées, parfois disparition même du décor derrière les personnages, cases parfois sans paroles …. L’image d’illustration de cet article vous en donne un exemple.
Les personnages de mangas ont souvent des caractéristiques physiques (yeux et cheveux clairs) typiquement occidentaux. La page de Wikipédia consacrée au manga explique ceci par un soi-disant attrait pour l’Occident : si c’était le cas, beaucoup d’histoires racontées dans les mangas se passeraient en Occident ce qui n’est pas le cas. Ces traits d’inspiration occidentale peuvent s’expliquer plus simplement par une volonté de varier les physiques des personnages pour mieux les distinguer et les individualiser et aussi par la recherche du maximum d’intensité dans l’expression des visages (les dessinateurs peuvent mieux faire exprimer la colère, la joie ou la peur).

Manga-movement

Les mangas comportent beaucoup plus de pages que les bandes dessinées européennes et sont d’ailleurs très souvent des séries en plusieurs volumes diffusées pendant des années. Nana diffusé depuis 2000 atteint ainsi actuellement 21 tomes, Naruto diffusé depuis 1999 en est à son 52ème tome, One Piece à son 63ème… et ils sont toujours en cours de diffusion !

Les mangas existent en plusieurs catégories destinées à des catégories d’âges précises, des jeunes enfants aux adultes, et en différents genres (historiques, dramatiques, pornographiques, humoristiques, policiers …). On est très loin de l’image de bande dessinée dominée par la violence qui a pu être associée aux mangas.

Un manga est d’abord publié en revue spécialisée et est presque toujours à ce stade dessiné en noir et blanc. Les meilleurs mangas sont ensuite publiés en volume en format poche. Ceux connaissant le meilleur tirage papier sont adaptés en série pour la télévision.

Vient ensuite l’adaptation cinématographique qui peut se faire sous deux formes : en films d’animation (Nausicaa de la vallée du vent, Dragon ball, Akira, Ghost in The Shell ) ou en films « classiques » avec acteurs (Nana, Azumi, Otakus in Love). Certains des célèbres films d’animation des studios Ghibli (Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké, Le voyage de Chihiro, Ponyo sur la falaise) ont été écrits directement pour le cinéma sans être issus de mangas.

Wikipe-tan sailor fuku

Représentant 25% du chiffre d’affaire de l’édition et de la presse japonaises (ceci sans compter les adaptations pour la télévision et le cinéma), le manga est un véritable phénomène de société : vous pourrez voir dans les transports en commun japonais des adolescents et même des adultes lire des mangas comme les Occidentaux lisent des romans.

Publications papiers (One Piece s’est vendu à plus de 220 millions d’exemplaires dans le monde), adaptations cinématographiques (Ghost in the Shell 2- Innocence fut en compétition officielle au festival de Cannes 2004) font du manga un produit culturel de masse et permettent au Japon d’être un des premiers pays du monde producteur et exportateur de biens culturels.

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